3615 MY LIFE
Hors Série N°01

A cœur ouvert

 

J’ai déjà livré mes sentiments sur le pourquoi et le comment de mon intérêt pour le jeu sur CPC dans une série d’articles hébergée sur Amstrad.eu.


 
Entre temps, j’ai regardé un bon nombre de streams présentant divers jeux et c’est suite à ces différents visionnages que me sont apparus, telle une révélation christique, les derniers éléments me permettant de compléter ces réflexions, assez personnelles je dois le reconnaître, mais dans lesquelles il n’est pas impossible que vous vous retrouviez.
 
« Small is beautiful » est une expression connue de tous dans le cas qui nous concerne, mais s’applique aussi à d’autres domaines (maquettes, briques de construction, figurines, …). 
 
En effet, la transposition du réel à l’échelle du pixel, alliée à la création de règles spécifiques, modèle un espace alternatif, dont nous sommes à la fois les maîtres et les apprentis, permettant de nous affranchir des contraintes, rites et activités imposées à l’époque (et sûrement encore) par l’environnement proche dans lequel nous évoluions, souvent contraints et forcés.
 
Dans mon cas, le contexte fut une commune rurale, dans laquelle le populaire loto quine, les activités sportives dominées par le football, celles culturelles par les défilés de majorettes, les autochtones soixantenaires alcoolisés et la récolte des betteraves constituaient un biotope pas nécessairement top pour le gamin aisément déprimable que j’étais.

Pour vous, ce fut peut-être une barre d’immeubles en périphérie parisienne, ou à contrario le massif Armoricain pluvieux de Bretagne.

Programmeur ou simple utilisateur, le CPC a peut-être aussi fait office d’ami ou de membre de la famille absent, ou présent tout en étant absent.

Un autre aspect de l’expérience de jeu sur notre machine est celle des Speccy ports.

Comment croire que les personnages en deux couleurs sur un fond de couleur noir néant vont s’animer et constituer un scénario de jeu et de générer des interactions, le tout grâce aux lignes de code assembleur invisibles qui constituent le logiciel ?

Ces productions d’apparence injouable le sont bien pourtant et cet aspect bien spécifique continue de me fasciner aujourd’hui encore alors que je suis maintenant âgé de 44 ans.

Magique, impertinent et rassurant, voici les trois adjectifs que je retiens pour qualifier mon expérience sur cette machine.

Roberto Carangelo