3615 MY LIFE N°01

Dominator

Etant gamin j’aimais beaucoup les shoot’em’up, une catégorie de jeux exploitant l’esprit animal et plus particulièrement celui masculin.

R-Type appartient effectivement à cette définition, même si le plaisir immédiat qu’ils procurent ne s’y applique pas dans ce cas mais bien de la satisfaction d’avoir survécu une seconde de plus à l’environnement des plus hostiles auquel le joueur est confronté. J’jouais de temps en temps à la borne d’arcade du Café des Arts et bien sur, la pièce de 5FF suffisait à grand peine à couvrir ne serait-ce que la moitié du premier niveau.

Sur Cpc j’étais donc à la recherche de jeux équivalents et je fûs bien heureux de découvrir dans un numéro de A100% une chose à mon sens susceptible de combler mes désirs ( en matière vidéo-ludique en tous les cas…)

Il s’agissait donc de Dominator, un shoot bien coloré dont les screens me faisaient bien baver et notamment ce monstre visible en illustration et dont je me réjouissais d’avance d’occire la tronche et qui sait, bénéficier d’un éventuel power-up en récompense de ma bravoure. Rentré de Auchan dans ma cambrousse, une bourgade sympathique située à quasi équidistance de Boulogne sur Mer et de Calais.

Une fois devant ma machine, je me mets à l’oeuvre et passe
allègrement le premier niveau, dont le bosse n’est pas, mais alors vraiment pas de taille à me poser la moindre difficulté. J’enchaîne naturellement sur le second et j’arrive à hauteur de ce fameux ennemi que je commence à arroser copieusement mais pas assez visiblement pour le
calmer définitivement.

Heureusement, une seconde occurrence de cette bestiole au long cou se fait jour un peu plus loin. Même démarche, même résultat. Après plusieurs heures de jeu, et autant de tentatives qui se révèlent à chaque fois infructueuses, je dois donc me rendre à l’ évidence ; aucune partie de cet ennemi n’est destructible.

La perspective de voir cet alien tomber sous mes coups devait représenter, si tenté qu’elle soit chiffrable, un bon 10% de la motivation d’achat de ce soft, dont le prix, quant à lui, l’était, chiffrable …

Je pense qu’à l’époque, le vendeur du rayon informatique ludique aurait mal compris ma démarche visant à obtenir un remboursement de 10% du prix d’achat de Dominator.

Vie de merde…

Roberto Carangelo