3615 MY LIFE N°03

Commando

C’est muni d’un joystick de type Quick Shot 2 que je m’attaquais à Commando, que l’on pourrait qualifier aujourd’hui de « run and gun », appelation un peu fourre-tout qui à tendance à me lasser. La musique sympa bien que répétitive du jeu, son gameplay nerveux, et les challenges à chaque nouveau tableau m’incitaient à aller toujours plus loin. Quel plaisir de voire s’afficher « Broke area X, now go to X+1 ». Mais voilà, depuis un certain temps je ne parviens pas à passer ce fichu niveau 5, et la K7 bourrée des chansons entraînantes de supporter de l’équipe de Naples que j’écoute pendant que je joue ne me procure que de brefs sursauts de combativité, insuffisants néanmoins à me dépêtrer du véritable « bullet inferno » dans lequel je suis embourbé, et la hitbox étant loin d’être minuscule, je vis un calvaire. Une révision de ma stratégie s’impose de fait si je veux pénétrer plus profondément dans les lignes ennemies.

J’arrête la K7 audio, je lâche la manette et agrippe le clavier en mode AQOP Space Copy, j’économise les grenades récoltées sur le champ de bataille jusqu’à l’avarice car le stock ainsi constitué s’abattra alors tel un déluge sur le bataillon de soldats qui fait office de boss à la fin de chaque level.

J’appuie si vite sur la barre d’espace que mon tir n’est plus qu’un jet de plomb ininterrompu qui lamine les rangs ennemis. Toujours prompt à rajouter une touche scénaristique, je m’invente une scène dans laquelle les généraux ennemis commencent à paniquer à la vue de mon inopposable avancée.

Elle le fût cependant mais pas avant d’être parvenu au niveau 7, ce qui me valu par ailleurs les félicitations d’un certain nombre de membres de la sphère Cpc locale. J’ai finalement réussi à le passer ce niveau 7, mais trente ans plus tard et ce en mode « tool assisted », à savoir en utilisant Caprice Forever et sa fonctionnalité de réglage de fréquence du Z80, n’en déplaise aux puristes.

« Crache ta vapeur sale pourriture. »

Roberto Carangelo