3615 MY LIFE N°05

Jeux d’aventures

L’aventure sur Amstrad, quelle aventure !

Le Cpc n’est pas la première machine à accueillir des jeux d’aventure textuels ou graphico-textuels, de nombreuses machines l’ont précédé mais ce sont bien les capacités de la machine, alliées à un enthousiasme de la part des créateurs qui rendent les créations de l’époque assez uniques. Trois modes d’affichage, des thèmes variés, ce sont autant d’univers et de leurs déclinaisons qui virent, et qui continuent de voir le jour.

Laissons les violons là où ils sont, mais chaque nouveau soft était un portail vers lequel je m’engouffrais pour accomplir la quête qui m’était confiée et qui m’emmenait à la fois ailleurs et autrefois, ou devrais-je dire, — autre part — ,Florent, lui encore, avait acheté l’original du Manoir de Morteviele et en dépit de mes faibles moyens, je sacrifiais les deux disquettes nécessaires à sa copie.

Quelle claque les amis, les couleurs sont chatoyantes et la représentation des objets du réel très travaillée, les menus déroulants me donnent une liberté de choix énorme, bref, la réalisation est excellente.

Passées les premières heures de jeu, je me rend compte que quelque chose cloche, je me m’amuse pas, je ne vis pas une aventure, je ne suis pas transporté dans une autre réalité, telle qu’elle nous fût proposée en 2005 par un certain Demoniak et qui représente pour moi le plus haut niveau technique et narratif qu’il est possible d’atteindre.

Même fournisseur, même ressenti concernant B.A.T, ce point-and-click est tout simplement magnifique et exploite pleinement la palette du Cpc mais je n’en retiens qu’un bug (?) bien connu qui permettait de récupérer tous les objets du jeu en cliquant à plusieurs reprises sur « Prendre ».

Je me souviens clairement de l’effet que cela avait produit sur moi à une époque à laquelle les courses s’apparentaient plus à chercher l’eau au puit municipal et confectionner un gâteau aux carottes que repartir avec un caddie rempli de victuailles.

C’est plusieurs années avant la découverte de ces jeux qu’un copain que le hasard coulu qu’il s’appelât Serve, arrivât au niveau du banc d’une des deux cours du collège, haut lieu de rencontre des Cpcistes, muni d’une copie de Sram 2. Un crocodile dans son bain, une femme dans son bain, un dragon en colère nommé Gedehef; autant de rencontres aussi improbables que sympathiques.

Dans l’inventaire et les écrans cohabitent de manière anachronique des objets aussi anciens que modernes tels qu’un pichet de vin ou un Cpc 664.

La sensation de s’être vu confié une mission importante est motivante, Les sources d’émerveillement ne manquent pas et aujourd’hui encore je suis sous le charme. Il y a de cela quelques années, j’ai manifesté mon estime pour Serge Hauduc via Copains d’Avant et m’en a remercié.

La boucle est bouclée et je peux mourir l’âme en paix dans les cachots d’Egres 1er.

Roberto Carangelo