Le 6128 décortiqué
Le 6128 est l’évolution logique du 464 et du 664. En gros c’est un 664 redessiné et amélioré, celui qui allait s’imposer comme LE micro familial du moment. Cette machine a fait un tabac en Europe, mais ironiquement, elle doit sa naissance aux Etats Unis.
Les USA sont un marché particulier. Comme le dit William Poël, il est très compliqué de s’imposer là-bas. La société qui distribuait Amstrad outre-Atlantique leur avait fait remarquer qu’une machine en 64 Ko ne rencontrerait aucun succès. Et que le CP/M pouvait être un avantage pour les pros. Et le 6128 fut bien accueilli. Il y avait de quoi : 128 Ko de mémoire vive, unité de disquettes intégrée, la dernière version de CP/M pour moins de 4000F, moniteur compris. Une bombe ! Plus d’un magazine spécialisé allait l’élire comme produit de l’année en 1985. Ironiquement, il n’eut aucun succès aux USA.
La machine reprend les éléments caractéristiques du 464 et 664 : mémoire de masse intégrée (ici, lecteur 3″), clavier mécanique (très “pro” sur ce modèle), extension, un seul câble, moniteur inclus. Mais, forcément, certaines modifications eurent lieu.
Les Atouts Techniques des CPC : une réalité incontournable.
Quelques données techniques peuvent être utiles pour comprendre les raison du succès des CPC.
Ce qui frappe à l’ouverture des CPC, c’est le nombre réduit de composants. C’est plutôt un qualité : la dissipation thermique étant moins importante, les risques de panne en sont diminués. L’alimentation de l’ensemble est prise sur le moniteur vidéo. C’est encore un avantage. La carte imprimée du 6128 a été remaniée et fortement raccourcie. Mais on trouve les mêmes composants de base que sur le CPC 464.
Le cerveau du système est un microprocesseur 8 bits antique : le Z80. Il est rapide puisqu’il est associé à un coeur qui bat à 4 Mhz. Au centre de la carte, on trouve un groupe de 16 circuits-mémoire vive de 64 Kilobits chacun. Le total nous donne bien les 128 Ko annoncés. Sur le CPC 464, il n’y a que 8 circuits de ce type. Puisque le volume total de mémoire vive atteint ou dépasse les 64 Ko avec un processeur 8 bits, on en conclut que la gestion mémoire des CPC utilise la technique du “Bankswitching”. Basic et système d’exploitation sont contenus dans 32 Ko de mémoire morte.
C’est un microproceseur 8255A qui assure la gestion des entrées-sorties : clavier, joystick, magnétophone, imprimante, etc. A noter qu’il est totalement adapté au Z80, ce qui économise encore quelques circuits.
Un 6845 assure la gestion d’écran et la liaison avec le moniteur, tandis que la production sonore (3 voies et 8 octaves) est confiée à un AY-3-8912. L’architecture générale est donc classique, à l’exception d’un seul circuit fabriqué spécialement pour Amstrad et qui répond au nom de “Gate Array”. Il assure tout seul un grand nombre de fonctions qui exigeraient sans lui une “circuiterie” très volumineuse.
L’assemblage est de grande qualité et les circuits vitaux sont placés sur des supports pour faciliter la maintenance. A l’arrière trois connecteur “nez de carte” sont disponibles pour brancher une imprimante, des périphériques divers, un lecteur de disquette supplémentaire ou optionnel, etc. Ces connecteurs ont le défaut d’être fragiles à l’usage. Attention, donc.
Le clavier est un clavier mécanique de conception économique, constitué d’un simple sandwich de plastique. Ce qui explique la médiocrité du toucher. Le lecteur de disquettes, enfin. Le CPC 6128 intègre dans l’unité centrale le même lecteur de disquettes que celui qui est disponible en option pour le CPC 464. On peut s’interroger sur le choix du format : des disquettes de 3 pouces au standard Hitachi? Format qui, soit dit en passant, perdit en son temps la bataille contre le 3″1/2 qui connaît aujourd’hui une grande vogue. Le choix du format 3″ semble être motivé par des impératifs de coûts. Prix bas oblige.
Les inconvénients sont de deux ordres. D’abord ce format étant essentiellement présent sur les CPC, on peut imaginer que la fabrication des disquettes 3″ cessera brutalement quand le parc aura vieilli.
D’autre part, la capacité de ces disquettes est plutôt faible : 170 Ko par face, c’est insuffisant pour du travail réellement professionnel.
Les CPC sont des machines économiques, sans pour autant être spartiates. Sans se situer à la pointe de la technique, elles tirent parti au maximum des possibilités offertes par leur conception. A ce titre, elles représentent un résumé de ce qui se faisait de mieux à l’époque des 8 bits… Une rusticité qui inspire confiance, même quand la mode évolue trop vite !
La ROM est identique pour les deux marques. Mais il y a trois jumpers sur la carte mère qui décident du nom qu’on retrouvera à l’affichage. Vous pouvez donc très bien avoir un Schneider qui vous indiquera Amstrad au boot.
La version Schneider avait également de vrais connecteurs au lieu de ceux sortis directement de la carte mère. Cela lui donne d’ailleurs un aspect un peu plus présentable. La raison est simple. Amstrad ne passait pas certains tests FCC allemands. Les ondes électromagnétiques dépassaient le seuil autorisé par les lois allemandes. D’où les connecteurs et également la protection métallique.
Comme le dit l’article de Tilt cité plus loin, le clavier du 6128 est mou. Il manque ce répondant qu’avait celui du 464. Je le trouve personnellement décevant, même s’il reste très, très complet. Mais cela demeure ce qui se faisait de mieux à l’époque !
Il existe plusieurs modèles de CPC 6128.
Les modèles Amstrad :
- CPC 6128 QWERTY
- CPC 6128 AZERTY
Les modèles Schneider :
- CPC 6128 QWERTY
Sources : David Thomas “Alan Sugar”
François Quentin “Ces ordinateurs sont dangeureux”
William Poël, Amsoft
Tilt Magazine, n° 4 HS
Site “www.old-computers.com”
Une bien belle et précieuse interview
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