Miss X • Amstrad 100%

Bonjour Miss X, l’équipe est vraiment très contente d’avoir réussi à vous contacter et je suis sûr que nos visiteurs seront également très heureux de vous retrouver.

Une petite présentation pour nos lecteurs ?

Bonjour à tous ;).
Je m’appelle Amélie Largon (Miss X pour ACPC) et j’ai travaillé à Amstrad 100% de 1988 jusqu’à début 91 ou j’ai dû m’arrêter pour cause de maternité. C’est à la fin de cette année-là que le mag sortit son dernier numéro. J’ai ensuite choisi de m’occuper de mes enfants (j’en ai trois).

Quel a été votre rôle à Amstrad 100% ?

Je suis rentrée à Amstrad CPC pour faire… Le ménage (rire…). Hé oui, c’est pas très glamour tout ça, mais l’équipe était très “bordélique” et ils m’ont embauchée à temps partiel pour nettoyer les locaux d’ACPC. Après la sortie du premier numéro en février 1988, l’équipe a reçu de nombreux courriers. Ils étaient très occupés (à jouer et à boire de la bière) et je me suis proposée pour répondre aux lettres. L’idée a tout de suite plu à Alain (ndlr : khan). Je suis donc passée à temps plein et en plus de l’entretien des locaux, ils m’ont confié la rubrique “Les plus belles lettres de Miss X”.

Pourquoi avoir choisi ce nom ?

Amélie Largon alias Miss X

Je préférais utiliser un pseudo, ce qui me donnait une plus grande liberté de réponse. Je n’avais pas envie de révéler ma véritable identité pour ne pas être importunée.

Ensuite Miss X, car il y avait un côté mystérieux et surtout érotique. Le journal était destiné à une majorité d’ado boutonneux qui ne pensaient qu’aux jeux vidéos et aux filles :).

Vous receviez beaucoup de courrier ?

Aujourd’hui encore, j’ai du mal à réaliser la quantité de lettres qui m’étaient destinées. Sans parler des mots gentils, ou même des cartes postales pendant l’été. Et quand je devais passer l’été dans un bureau mal climatisé, cela me mettait du baume au cœur.
Au début, les messages étaient destinés à la rédaction, mais très rapidement de nombreuses lettres ont été pour moi puis pour le club. Nous recevions certains jours de gros sacs de courriers. Pour l’anecdote sur la période faste du magazine (NDLR :1989-1990) nous avons d’ailleurs “usé” plusieurs facteurs, notre quartier était devenu le cauchemar des postiers.

Vous aviez des admirateurs ?

Plein, c’était un vrai “fan club”. Je recevais des lettres d’amours enflammées, de nombreux cadeaux et même des demandes en mariage !! J’ai gardé quelques-unes de ces lettres et j’ai beaucoup de plaisir à les relire encore aujourd’hui. Pour ce qui est des cadeaux, il y avait de tout. J’ai reçu beaucoup de fleurs, des pâtisseries, des sous-vêtements. Si si, des sous-vêtements. En particulier des petites culottes en dentelle !!
Le plus amusant, c’est qu’aujourd’hui, je suis mariée avec l’un de ces admirateurs et que j’ai eu trois enfants avec lui.

Comment était l’ambiance à la rédac ?

Grosse rigolade tous les jours, enfin, je dirais plutôt toutes les nuits tellement l’équipe avait pris un rythme de vie nocturne. Personne ne se prenait au sérieux et je me demande encore comment ils arrivaient à sortir leur papier une fois par mois. Ils pensaient plus à faire des concours de Bomb Jack, de Barbarian ou de rots qu’à travailler.
La semaine du bouclage, ils se nourrissaient que de pizza et de bière (des vraies tortues ninja) à longueur de journées, la nuit, c’était café et pépitos. C’est d’ailleurs suite à une nuit mémorable avec Patrick, l’attaché de presse de Microids, que l’idée du jeu Pépito en partenariat avec Belin lui était venue.
Au petit matin, c’était un vrai champ de bataille. La moitié de l’équipe était couchée sur les bureaux et ronflaient en cœur. Avec Agnès (Ndlr : la secrétaire de rédaction de MSE) on les maternait pas mal nos grands gaillards. J’ai passé une période formidable avec eux. Ils m’ont même donné le goût de l’informatique et de certains jeux vidéos. Poum était tellement passionné qu’en plus de l’Ile bien sûr, il m’avait fait découvrir Oxphar et Orphée.

La rédac recevait également des courriers pas très sympathiques ?
Oui, c’est toujours pareil. Il y a toujours des gens qui ne sont contents de rien. Il y en a même un qui est venu dans nos bureaux et ça a fini en bagarre générale. Il avait vraiment morflé le type :). J’avoue honteusement y avoir participé en lui collant un coup de pied dans une partie sensible et bien connu de l’anatomie masculine…

Que pensiez-vous des CPC à l’époque ? Et maintenant ?

Moches, inutiles et destinés à des ados attardés, ce qui était le cas des “journalistes” qui travaillaient pour ACPC. Pour moi, c’était plus un jouet qu’un outil d’avenir. Avec le recul, je les trouve toujours aussi moches :).

La majorité des jeux étaient pitoyables. Passer des heures à faire bouger quelques carrées sur un écran, où était l’intérêt ? Le pire, c’étaient les strip poker !! Ils avaient la collection complète et ne manquaient jamais de tester les nouveautés dans cette catégorie.

Il y a quand même un jeu que j’ai bien aimé, c’était windsurf willy.

Nous n’avons jamais vu votre véritable visage, un jour peut-être ?
Mais si. J’étais en photo avec toute l’équipe d’Amstrad 100% lors de l’Amstrad expo de 1989. Je crois qu’elle avait été publiée dans un des numéros.
A ce propos, vous avez vraiment joué contre Mme Vannier au volley ?

Ah oui, quelle histoire. C’était sur le stand d’Océan qui devait sortir un jeu de volley, je crois. À l’époque, je portais que des talons hauts et Marion Vannier a demandé à son assistant d’aller m’acheter en urgence une paire de chaussures de sport pour disputer ce match mémorable. Et je peux vous dire qu’en affaires comme au sport, elle ne faisait rien à moitié !

Une rumeur prétend que Miss X n’a jamais existé, vous en pensez quoi ?

C’était justement fait exprès. Cette rumeur a toujours été entretenue pour que mon personnage garde une part de mystère. L’idée était de Pierre Valls (avec qui je suis sortie pendant quelque temps). Il a même prétendu que c’était lui-même qui faisait Miss X :).

Vous n’avez jamais pensé continuer dans l’édition ?

Franchement non. Ce poste n’a été qu’une simple coïncidence, je ne suis pas journaliste. J’ai toujours voulu avoir des enfants et les élever moi-même. Et aujourd’hui, je ne regrette pas une seconde ce choix.

Avez-vous eu un micro-ordinateur chez vous ?

J’avais acheté un Amstrad CPC 6128+ (modèle bien plus joli que les versions précédentes) pour mes enfants. Il doit être encore dans le grenier avec pas mal de jeux. Les copains d’ACPC m’avaient fait cadeau d’une grande partie des disquettes qu’ils avaient reçues des éditeurs pour réaliser les tests. Si ça intéresse quelqu’un, je regarderai si je retrouve tout ça.

Vous aviez connaissance de la passion que suscite encore l’Amstrad CPC ?

Franchement non. Pour moi, c’est tellement loin tout ça. Je pensais que toutes ces machines avait fini dans des poubelles ou sur les étagères d’un musée. Alors des personnes qui se retrouvent encore autour de vieux micro pour en parler, ça surprend vraiment. Mais après tout, il y a bien des collectionneurs de boites de camembert.

Avez-vous gardé des contacts avec les membres du journal ?

Après la disparition d’Amstrad 100%, nous nous sommes revus régulièrement. On était et on est restés une vraie petite famille. Alain Massoumipour est le parrain de ma fille et Philippe Martin (directeur de la rédaction) du petit dernier. Même si le temps a éparpillé un peu tout le monde, on essaye de se retrouver (autour d’une pizza et de quelques bières) une ou deux fois par an :).

Un petit mot à laisser à nos lecteurs ?

Ils y en a certainement parmi vous qui m’avaient écrit au journal. J’aimerais les remercier pour leurs courriers, et j’aimerais aussi vous remercier d’avoir pris contact avec moi. Ça fait plaisir de voir qu’après toutes ces années, on se rappelle encore de Miss X.
Allez, je vais vous faire un petit cadeau ! Je vais offrir au dix premiers lecteurs de votre site qui vous contacteront, une photo de moi dédicacée.
Grosse bise à tous 😉

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