THEY SOLD A MILLION #1

THEY SOLD A MILLION #1 (Compilation) / Peiner des 4 enfers Divers éditeurs / 1986

Toc toc les ami(e)s ? Salut, c’est Kenshiro72 d’ùCPM et Crack’n Rom, j’ai vu de la lumière sur ce nouveau et magnifique site d’Amstrad EU (super boulot Maître Barjack !). La direction générale m’a passé un double des clefs (Merci Mister Crocominit) et je viens m’incruster manu-militari avec mes gros sabots de la pampa toulousaine pour une petite « chronique test rétro » qui sera consacrée à la très célèbre compilation citée dans le titre. Première d’une série de trois, trop tôt disparue, que j’ai eu à l’époque en version double cassette.

Avant de débuter cette évocation poussiéreuse d’un autre temps je tiens en premier lieu à remercier chaudement Geekorex et Phénix d’avoir accepté cette participation à leur site, contre vents et marées, pour le meilleur et surtout pour le pire, enfin le rire plutôt. Voilà c’en est fini pour cette introduction interminable, il est temps de rentrer dans le cœur du sujet. Embarquons dans la Deloréan, le convecteur temporel réglé sur 1986, on fonce pied au plancher à 464 miles à l’heure.

Pour une fois je décide de ne pas faire le fainéant, autrement dit acheter la compilation par correspondance chez Micromania. Après un appel providentiel à ma Fnac locale qui me confirme la disponibilité je me lance dans un road-trip, enfin plutôt un bus-trip, car à 14 ans je n’avais que mon 103 Spx, et hors de question d’aller en ville risquer ma vie au guidon de ma frêle mobylette, même avec un pot Ninja ! D’autant que le métro n’existait pas encore dans la ville rose, avec des avantages de rapidité de déplacement, malgré les inconvénients malodorants. Il n’y avait pas encore Impulse, ou un inconnu vous offrait des fleurs. Et puis aujourd’hui ça paraîtrait louche…

 

Après une attente interminable à l’arrêt de bus me voilà enfin en direction de la ville de Bigflo et Oli, pas encore nés à l’époque. Une heure plus tard (oui c’est grand la pampa) je suis sur place. Je fonce au sous-sol dépenser mes francs durement acquis à la sueur de mon front, pas du tout dégarni à l’époque. Aussitôt de retour dans mes pénates j’allume mon CPC, j’insère la première cassette et démarre le chargement du programme.

 

Peu après les premiers crissements stridents caractéristiques se font entendre, et horreur ! Une succession de messages Read Error A (et B) défilent sur l’écran à chaque chargement de bloc ! J’essaye la deuxième cassette, et vlan même punition. Totalement désemparé je ne sais que faire, car j’ignore encore totalement les manipulations de réglage de la tête de lecture. Heureusement un ami à moi (non ce n’était pas un mafieux !) possédait une cassette de nettoyage et d’azimutage, fournie avec un petit tournevis. Il réussit à me dépanner rapidement, j’en profitais pour me procurer le même kit, au cas où. Je fis bien car ça allait me servir de temps en temps durant quelques années par la suite.

Beach Head

Nouvelle tentative, démarrage de la première face de la « Tape 1 », le jeu se charge normalement, il s’agit d’un grand classique de la logithèque du cpc : Beach Head. Passé la page de présentation on est propulsé sur une carte située peut-être en mer Méditerranéenne (rien à voir avec Hervé Vilard) ou notre mission est de débarquer sur les côtes d’une île pour la reprendre à un vilain dictateur.

 

Deux choix s’imposent à nous : soit passer par le passage secret au Nord, ou on devra se frayer un chemin entre des tirs de torpilles venant des côtes, au bénéfice d’une défense moins forte par la suite. Soit jouer les gros bourrins et foncer plein sud dans la mêlée, avec comme première épreuve le feu nourri d’une vague d’avions mitrailleurs que vous devez absolument abattre, muni de votre double canon, en gérant le déplacement latéral et la hauteur de vos tirs.

 

Passé les vagues ennemies il restera la flotte adverse à couler avant qu’elle n’arrive à en faire de même avec vous.

Après avoir survécu à cette première (ou deuxième) épreuve vient le débarquement proprement dit sur l’île. Et c’est en char d’assaut sur une mer de sable qu’on se lance à l’assaut. Mais point de plage type club Med à l’horizon (Viens nous voir à Galaswinda, darla dirladada !), vous trouverez face à vous nombre d’obstacles à éviter tels que des mines, remparts, ainsi que des canons qui n’auront pour seul but de vous faire exploser le blindage. Le but final étant de faire exploser le bunker du méchant dictateur en visant convenablement avec votre canon les cibles blanches dans l’ordre indiqué pour lui faire hisser le drapeau blanc en guise de reddition. Au final cette adaptation d’un jeu C64 est une bonne surprise : couleurs chatoyantes, gameplay addictif quoiqu’un peu trop répétitif. A noter le scrolling de la partie en char d’assaut un peu poussif mais rien de rédhibitoire, on s’amuse bien et c’est le principal, cette compilation démarre sous les meilleurs auspices. Avance rapide et retournement de la cassette pour découvrir un autre hit fracasse-doigts de la machine.

Daley’s Thompson’s Decathlon

Ce jeu que tout amstradiste qui se respecte connait, et sûrement déteste tant il aura été l’augure d’une génération de titres (peut-être) sponsorisés par les fabricants de joysticks. Car il en aura envoyé des pelletées à la poubelle, ou par la fenêtre selon votre état d’humeur.

 

Je veux bien sûr parler de Daley’s Thompson’s Decathlon. Pourtant tout commençait bien avec son écran titre dévoilant un Daley sautillant sur la musique entraînante des “Chariots de feu”. Graphiquement très basique, malgré le multi mode et des couleurs qui claquent la rétine, on nous propose de participer à une dizaine de disciplines dont le 100 mètres, javelot, saut en hauteur, longueur, lancer du poids, etc…

 

Le but du jeu (ou du supplice) sera de secouer son joystick de gauche à droite le plus vite possible (aucune allusion salace dans mes propos) afin d’aller le plus vite possible et, pour les épreuves de lancer ou de haies, presser le bouton au bon moment pour donner le meilleur angle possible, afin d’obtenir le meilleur temps, ou longueur, etc.… en un mot être le meilleur, comme Steve Austin.

Cette série d’épreuves boucle en continu, le jeu n’ayant pas de véritable fin. Alors que penser de ce Daley’s numéro 1 ? Car oui il y a eu aussi une version “Super Test” auquelle je n’ai jamais joué, de peur d’y perdre mes cheveux et casser un écran CTM. Personnellement c’est le genre de jeu qui m’a dégoûté de tous ses avatars futurs (Hyper Sports, Combat School) car je n’ai jamais oublié avoir cassé 2 joysticks Amsoft JY-2 par sa faute ! C’est joli oui, mais trop vide et trop basique, sans parler de la frustration inévitable qui survient très rapidement, à moins de vouloir également éclater la membrane de son clavier. A l’époque vu les dégâts la face B de cette première cassette à fini dans l’oubli et les limbes magnétiques, et encore aujourd’hui je ne me risque plus à la charger dans mon CPC 464. De plus vu qu’il est actuellement en carafe ça ne risque pas d’arriver de sitôt.

Sabre Wulf

Mais revenons quelques années en arrière, il est temps de passer à la seconde bande de cette compilation, nous voilà face à Sabre Wulf qui ouvre le bal de cette première face. Directement adapté de la version ZX Spectrum (Speecy Port), au vu de la palette graphique employée, il nous place dans la peau d’un ersatz d’Indiana Jones. Votre mission (si vous l’acceptez) sera de retrouver les quatre morceaux d’une amulette, disséminés au cœur d’une jungle labyrinthique.

 

Alors là je dois vous avouer que malgré un nombre conséquent de tentatives je n’ai jamais accroché à ce titre, pourtant pas mal fichu graphiquement grâce à ses couleurs ultra-saturées. J’ai plus passé mon temps à me perdre dans ces chemins forestiers qu’à réellement progresser dans cette quête. Comme disait Indiana Jones à propos de Marcus Brody : un jour il s’est perdu dans son propre musée. C’est ce que je ressens en me perdant continuellement dans ce titre, sans doute que mon sens de l’orientation catastrophique a joué dans mon désintérêt rapide pour ce Sabre Wulf. Restons-en là, un reset, puis finissons d’embobiner la bande pour basculer vers la face B.

Jet Set Willy

Le dernier jeu de cette compilation est un classique du ZX Spectrum adapté sur notre crocomachine, comme son prédécesseur Manic Miner, un de mes premiers jeux sur CPC. Ce Jet Set Willy met en scène à nouveau le fameux mineur. Petit aparté : j’ai appris bien plus tard que ce jeu proposé sur cette compilation est une version tronquée (moins de salles) de Jet Set Willy – The Final Frontier, ceci dans un but purement mercantile pour continuer de vendre la version complète seule, mais quelle arnaque, remboursez !

Au travers d’une soixantaine de salles (74 de moins que dans la version complète !) de votre propriété luxuriante et de ses alentours vous devez retrouver des tas d’objets à collectionner pour arriver à vos fins, qui est d’enfin accéder à votre nid d’amour pour y retrouver la belle Maria Whittaker, euhhh je crois que je suis en train de m’emmêler les pinceaux… La mission s’avérera très ardue, il faudra user d’une précision extrême pour que votre récolte soit fructueuse, tant les pièges sont nombreux. Sauts au millimètre, timing ultra précis et des nerfs d’acier (ouiii Dizzy Flores !) ne seront pas de trop car le challenge est plus que relevé au joystick comme au clavier. Et que dire de ce bruitage plus que stressant, un énorme “Shchouiiikk !” qui marque votre échec de manière tonitruante ? Je crois que c’est le son strident qui est le plus sorti du haut-parleur de mon CPC ! Aujourd’hui encore j’en fait des cauchemars de vieux gameur 🙂

Au niveau de la réalisation rien de spécial à rajouter, c’est très simple mais propre et correctement animé. Pas de quoi se relever la nuit (à moins d’en faire des hantises nocturnes), mais ça fait le job, le Spectrum n’est pas très loin mais on est en 1985, il ne faut pas l’oublier. J’aurais aimé un plus bel enrobage graphique sur cette version CPC, et surtout une version complète, non mais quelle escroquerie ! Stop c’est bon je me calme, je vais prendre mes gouttes et je conclue pour de bon. Non sans vous informer que le bon mineur Willy fait une apparition spéciale dans le numéro 4 du fanzine ùCPM ! Oui sérieusement je ne plaisante pas, foncez découvrir ça sans attendre, en plus c’est gratuit. D’accord j’arrête avec cette publicité très mal placée, mes excuses à la direction, je ne recommencerai plus, du moins cette fois 😉

 

Je retire cette seconde cassette du lecteur, clavier sur off et arrêt du CTM dans un flash lumineux (plus tard ça sera de la fumée noire). Alors que penser de cette compilation ? Vaut-elle encore le coup aujourd’hui ? Si Jet Set Willy avait été complet je vous aurais dit sans doute oui, mais force est de reconnaître qu’elle a sacrément pris un coup de vieux 39 ans plus tard, et a très mal subit les outrages du temps, comme Sheila, désolé… Elle vaut encore un peu la peine, surtout pour Beach Head, mais les autres titres sont devenus dispensables comparés au haut du panier de la logithèque du CPC. J’ai le même avis pour ses deux descendantes, ou le très bon côtoie le moyen, voire le mauvais. Mais c’est le lot de toute compilation qui se respecte, ou pas… Cela n’engage que moi comme on dit, car je n’ai pas tellement de bons souvenirs de pas mal de compilations proposées durant la vie du cpc que j’ai possédées.

 

Et voilà c’est tout pour cette fois, je rends l’antenne, à vous Crocognac-Jay !

Kenshiro72

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