La plume du Phenix : #2 Un choix difficile

Philippe Bruneau (Cocoricocoboy)

Haut de mes 14 ans, l’année 1984 est pleine de bonnes choses. À la TV on avait les débuts de Cocoricocoboy avec ses coco-girl, sa séquence playmate et l’émission « Le Jeu de la vérité ».

Dans nos oreilles, Michael Jackson nous chantait « Thriller », Scorpions « Still Loving You » et Queen son célèbre « I Want to Break Free ».

L‘informatique prenait de plus en plus de place dans ma courte existence, mais elle commençait aussi à se démocratiser. Au vu de l’engouement pour ce nouveau loisir, le CE décida de rajouter à ses abonnements pour la bibliothèque le magazine SVM, une revu 100% informatique que je récupérais tous les mois. J’avais aussi le droit à mon Hebdogiciel chaque semaine, un hebdomadaire atypique et plein d’humour que je dévorais à chaque numéro.

Un ami de mon père, René Malésson était vendeur/réparateur d’électroménager, TV et Hifi. Lors d’un passage dans sa boutique à Plauzat pour remplacer la machine à laver familialle, je fis un tour dans son arrière-boutique. Une pièce remplie de téléviseurs allumés et ventres ouverts. Sur l’établi des fers à souder, des pinces, des boites remplies de composants et un oscilloscope au reflet vert.

Je retrouve dans un coin de cette caverne d’Ali Baba son fils, hypnotisé par l’écran d’une machine : un commodore 64 !! Il me montre la bête et ses possibilités, deux ou trois commandes et quelques jeux, une pure merveille. C’est mon premier contact physique avec un micro-ordinateur. Le temps passe trop vite, la machine à laver est choisie, commandée et à mon grand regret c’était déjà le moment de partir.

Si à 14 ans on a beaucoup d’envies, on a malheureusement peu de moyens… Certaines machines étaient hors budget, d’autres trop exotiques. Après moult recherches et réflexions, j’avais porté mon attention sur le Laser 200 de VTech (vous imaginez, Laser200.eu à la place d’Amstrad ??? ). Une machine très basique propulsée par un Z80A à 3.58 MHz et 4 Ko de mémoire pour un peu moins de 1500Fr. Seul problème, la machine était dépourvue d’écran et d’unité de stockage.

Pire encore, mes économies étaient aussi pauvres que l’atmosphère de Mars…