La plume du Phenix : #3 La révélation

Si je n’avais pas mon mot à dire sur la partie vestimentaire, subissant les restes des années 70 de mes parents et les fringues de mon frère cinq ans plus vieux, je cherchais à m’affirmer en temps que personne. Niveau musical je donnais des migraines à toute la famille avec Foreigner, Rainbow mais surtout Metallica, Antrax, Iron Maiden et bien sûr Motörhead de l’ami Lemmy.

Attristé par mon manque de pilosité facial et ma petite moustache de duvet, mon papa m’avait tout de même proposé de me raser avec le Gilette paternelle et son bon vieux blaireau. Si ça pousse pas là, ça pousse ailleurs !!

J‘avais décidé de me laisser pousser les cheveux façon Europe avec frisures et compagnie au point que vue de dos, je recevais quelques avances de jeunes mâles en recherche de romance. Eh oui, j’étais toujours aussi maigre…

Niveau informatique, j’épluchais toujours les différents magazines et je cherchais à convaincre mes parents qu’un ordinateur à la maison était indispensable. Mon cahier de brouillon se remplissait de ligne de code en BASIC et mon épargne progressait à la vitesse d’une tortue fatiguée qui retourne à la mer.

C‘est au cours du second semestre de l’année 1984 que je reçus la révélation… Un ordinateur venu de Grande-Bretagne avec un moniteur, un vrai clavier et un lecteur de cassette pour moins de 3000 balles !!! L’article de SVM était élogieux, celui d’Hebdogiciel habituellement meurtrier dithyrambique.

Pas vraiment innovant, il brillait plutôt par son prix agressif et sa simplicité d’utilisation. Tout était fourni et il n’y avait qu’une seule prise à brancher. Vendue avec un volumineux manuel d’utilisateur que je découvris plus tard, la machine proposait déjà une petite logithèque made in Amsoft.

L‘ensemble pouvait prendre place dans ma chambre et l’écran inclus évité d’avoir recours au vieux téléviseur qui trônait dans la cuisine. De toute façon, le poste télé était déjà pris. À part quelques créneaux les mercredis après-midi, il était impossible de faire rater Dallas ou « La Dernière Séance » d’Eddy Mitchell… C’était mort !!

Mon choix était donc fait !