-Decembre 2007- (source : Amstradeus)

Interview de M. Laurant Weill (Loriciel)

 

– Tout d’abord pouvez vous vous présenter et nous dire ce que vous faites actuellement ?
Bonjour, Laurant Weill, j’ai créé certaines des toutes premières sociétés de jeux vidéo en France, telle Loriciel qui était l’une des plus importante de l’époque.
Aujourd’hui je préside la société Visiware que j’ai fondé en 1994, et qui est devenu le leader mondial dans le domaine des jeux en télévision interactive. Nos chaînes de télévision sont diffusées dans plus de 70 pays. Depuis deux ans nous avons lancé la première offre triple play qui permet de jouer sur TV, mobile et internet, ainsi vous pouvez commencer une partie disons sur votre TV et la continuer sur votre mobile.

En plus de Loriciel j’ai créé ou participé à des sociétés comme Microïds, Evolution, Broderbund Europe, PCAway… Evolution avait créé le traitement de texte le plus vendu à l’époque et qui était fourni avec les Amstrad PC.

Une anecdote ? La négociation avec Marion Vannier d’Amstrad pour ce traitement de texte a été longue et douloureuse ; en parallèle Atari nous faisait des propositions et demandait l’exclusivité. Finalement alors que nous avions négocié chaque centime mais que tout le monde allait craquer, avant la signature, Marion Vannier nous a convoqué. Nous étions résolu à ne plus rien accepter, plus rien, et surtout pas de nouvelles fonctionnalités à développer dans le traitement de texte. Et voila ce qu’elle avait à nous dire : « OK on signe, mais sous une condition non négociable : je veux que le manuel du produit soit dos carré collé cousu (une méthode de reliure qui est plus solide), vous comprenez pour une femme c’est important». Je dois dire qu’elle nous a soufflé, nous nous attendions à tout sauf à cela. Nous avons accepté et signé.

 

– Quel a été votre premier ordinateur ?
Oh la, j’ai commencé avec ce qui n’était à l’époque que des kits à monter soit même, à partir de plans. Disons que mes premiers processeurs furent le Motorola 6800 et le Z80. Pendant mes études d’informatique et durant ma période à l’armée j’ai monté une équipe de vrais fous créatifs. La moyenne d’âge était de 20 ans. Nous avons désigné et construit notre propre ordinateur : TOM. Il était à base du premier processeur 16bits, le 68000, qui allait sortir quelques mois plus tard. L’un s’occupait du chip graphique et du câblage, un autre du Bios, un du Basic (langage), et tout le monde de la fabrication.

L’ensemble occupait dans ma cuisine deux tables et des milliers de liaisons et circuits discrets. Une époque formidable et une machine incroyablement puissante avec des fonctionnalités innovantes et étonnantes, des résolutions graphiques jamais atteintes, ce pour un prix très bas. TOM sous le bras, nous avons été voir Thomson, (ils avaient sorti le TO7) ; ils étaient disons surpris et nous le fûmes également quant ils nous ont répondu : « on ne croit pas au 16bits, merci». Six mois plus tard sortait le MacIntosh à base de 68000, puis les Atari, Commodore…

Avant, pendant et après Loriciel -que j’ai crée en Septembre 1983 juste à la fin de mes études- je pense avoir vu passer toutes les machines. Les ZX80 puis 81, Apple 1, Lynx, Oric, Dragon, Enterprise, Mattel, Pet, CBM, Alice 32, Philips VG5000, Thomson, les Atari, Amiga… et bien sûr tous les Amstrad.

 

– Quand avez-vous découvert l’Amstrad CPC ?
En allant voir Francois Quentin à Sèvres dans leur premier bureau, un homme dont je garde un très bon souvenir, bien qu’il ait fallu se battre afin d’obtenir les premières machines pour développer.

– Quelles étaient vos relations avec Amstrad France ou Amstrad ?
Très bonnes avec la France, inexistantes avec les UK, je n’ai dû rencontrer Alan Sugar que 2 fois et rapidement ;. alors que je pense avoir rencontré tous les patrons des sociétés de l’époque ; de Steve Jobs à … tiens, une autre anecdote, mon premier rendez-vous avec le patron (CEO) d’Activision. A l’époque la plus grosse société de jeux et celle qui organisait des fêtes ahurissantes dans un luxe démesuré. Nous devions nous retrouver dans sa grande suite au Caesar Palace à Las Vegas.

J’arrive donc de Paris pour négocier la distribution exclusive en France, avec ma belle mallette en métal. Il m’invite à m’assoir dans un large canapé du salon, devant moi une table basse, en face sa femme et lui. Elle me propose des rafraichissements et je prends un grand jus de tomate. Le verre posé juste devant moi, la conversation s’engage. Désirant lui montrer le dernier magazine Tilt (de jeux vidéos) j’ouvre donc ma rutilante mallette, qui en se dépliant rapidement heurte le verre de jus de tomate qu’elle projette avec tout son contenu… sur mes deux invités. Vous imaginez que pour une introduction c’était « sanglant ». Une horde de sous directeurs, nounou, femme de ménage ont accouru, ce qui n’a fait qu’amplifier ma gêne. Nous avons finalement signé ce contrat avec Activision.

– Qu’en pensiez-vous à l’époque et qu’en pensez-vous maintenant ?
J’avoue qu’au tout premier contact, je n’étais pas tout à fait convaincu. Je trouvais l’emballage vilain, la couleur moche, le marketing basic, et les fonctionnalités peu innovantes. Et puis c’était une question d’école, lorsque l’on avait commencé dans la famille Motorola / Commodore.. avec les processeurs 6502, 6800, etc, on était sectaire avec « les autres » (Z80) présents dans les machines TRS80, Amstrad… et réciproquement. Ce qui alimentait des débats endiablés permanents entre les deux groupes. Juste de bonnes raisons pour se challenger, créer, échanger.

– En possédez vous toujours (ou d’autres vieux ordinateurs) ?
Malheureusement je n’ai gardé qu’un Oric,…et la boite de TOM, je le regrette maintenant. Par contre je pense avoir conservé un exemplaire de tous les jeux de Loriciel ou quasiment. (non ne m’écrivez pas, je les garde !)

 

– Avez vous une photo ou plus d’information sur TOM. J’avoue que vous avez éveillé ma curiosité. (en plus, c’est le prénom de mon fiston) ?
Et non malheureusement, il faudrait que je prenne une photo.

 

– De tous les 8/16 bits de l’époque, lequel reste le plus cher à votre cœur (l’Oric, je présume…) ?
Oui l’Oric, je l’ai découvert en premier alors qu’il était en phase de conception, ai beaucoup parlé avec son designer à côté d’Oxford et j’ai personnellement passé des heures dessus. Je l’avais épluché, avait refait le schéma pour apprendre les trucs employés. J’ai beaucoup appris avec l’Oric. Juste après, je dirais la famille des Commodore : le PET 2001 et les CBM. Et coup de cœur mon premier kit monté tout à la main à base de 6800. Je lui avais donné le nom d’Achille.

 

– Qu’est ce qui vous a amené à l’informatique ?
A 13 ans mon père m’a emmené à un salon informatique de l’époque (il n’y avait que de très grosses machines) le SICOB et j’ai eu besoin de comprendre comment cela fonctionnait.

– D’où est venue l’idée de créer Loriciels ?
Tout naturellement. J’avais ouvert un magasin qui était devenu le premier importateur de l’Oric en France (Ellix) pendant que je faisais mon service militaire. Il y avait une queue de 300m devant le magasin chaque jour de livraison, j’avais écrit un ou deux jeux, les copains idem, et je me suis dit qu’il y avait un marché. J’ai créé Loriciels (à l’époque avec un s) et c’est ma femme qui a trouvé le nom alors qu’elle était à l’INPI et que tous les noms que j’avais choisi étaient déjà déposés. La publicité étant quasiment chez l’imprimeur il fallait trouver un nom dans l’heure. Le succès a été très rapide, Infogrammes s’est créé 4 mois plus tard. Loriciels est devenu le leader sur le marché français dans ces années 83-90.

– Pourquoi Loriciel en lieu et place de Loriciels ?
Juste pour une question d’équilibre à l’occasion de la création du nouveau logo, nous recevions des courriers avec et sans S.

– Comment voyez vous aujourd’hui toute cette aventure ?
Sans nostalgie. 7 années fantastiques où nous avons dû tout créer y compris la distribution, le marketing, les méthodes de fabrication, de ventes. Et 3 années de galère avec l’arrivée de la seconde génération de consoles qui nous étaient, au départ, fermée par les japonais et qui a fait chuter gravement le marché. Mais nous étions très jeunes, (j’avais 23 ans au début de Loriciels) inexpérimentés, ne réagissant qu’avec notre logique et nos intuitions : une exceptionnelle expérience, et aussi rétrospectivement de nombreuses erreurs.

 

– De quoi êtes-vous le plus fier ? Qu’auriez vous changé ?
D’avoir participé à la création d’une industrie, aujourd’hui prospère et pourtant considérée à l’époque comme un phénomène de mode, éphémère. Et d’avoir humblement suscité de nombreuses vocations comme de nombreuses sociétés.

– Avez-vous des anecdotes qui vous ont marquées ?
Beaucoup d’anecdotes bien sûr. Quelques-unes si vous voulez qui me viennent à l’esprit.

Les programmeurs qui à l’époque étaient au centre d’une équipe de développement très limitée (1-5 personnes) étaient créatifs et facétieux, et c’était en permanence le concours de celui qui faisait la meilleure, disons, « blague » :

* Je me souviens de l’arrivée de notre premier responsable des stocks, qui ne connaissait rien à l’informatique. Les programmeurs lui avait fait une liste de course à faire, en insistant sur leurs besoin impératif « d’encre pour stylo lumineux MO5 »… Le pauvre Hervé voulant bien faire avait passé la journée à la recherche de cette encre introuvable.

* Un jour un graphiste était venu me voir complètement désespéré. Il travaillait sur un jeu avec le programmeur Vincent Baillet qui malgré son insistance ne voulait lui allouer que 16 couleurs pour réaliser les graphismes (en raison des limites de la machine qui ne pouvait en afficher plus). Jusqu’à ce qu’un autre programmeur, Pascal Jarry, vienne le voir, sérieusement, et lui dise «tu sais, Vincent n’est vraiment pas sympa, moi je te donnerais 256 couleurs si tu travaillais avec moi ». Malgré toutes nos explications il en a toujours voulu à Vincent…

* Une histoire qui est depuis assez connue. La société Evolution, dont j’étais un des quatre actionnaires et qui a été vendu à IBM, était dans les mêmes bureaux que Loriciel. Elle concevait donc un traitement de texte. A l’époque pas de drivers, nous devions écrire des pilotes pour chaque imprimante du marché. Imprimantes qui avaient des tas de réglages hardware, et non software comme aujourd’hui. Un jour un client appel la hotline et explique que son document ne s’imprime pas, je vous passe les détails des 2 conversations de 1 heure avec tests de tous les paramètres, y compris les switchs, câble imprimante etc… Ne voyant plus aucune solution au problème, notre employé de la hotline a donc proposé au client de nous envoyer une copie de sa disquette, afin que nous l’analysions. Deux jours plus tard nous avons reçu… une photocopie de la disquette. Le client avait posé sa disquette sur un photocopieur et en avait fait une copie !

* Je me souviens d’un client qui m’avait téléphoné en hurlant, nos logiciels ne fonctionnait pas, c’était honteux etc… un Monsieur vraiment désagréable. J’essaye poliment de le calmer, mais avec difficulté. Il m’explique qu’il a fait exactement ce qui était indiqué dans le jeu soit d’appuyer sur F4, mais que rien ne se passait, et le client de me demander comment nous avions pu laisser des erreurs aussi énormes. J’ai finalement compris, en reprenant tout du début avec lui, que depuis une semaine il appuyait sur la touche F, puis la touche 4, au lieu de la très connue touche de fonction F4.

* De cette femme qui traitait tous les éditeurs de jeux de macho, ne cherchant pas à répondre aux besoins des femmes, une honte ! Elle, avait la solution pour intéresser les femmes à l’informatique et pour faire, dixit, exploser le marché. Elle nous proposait son logiciel de recettes de cuisine, étape par étape. Même si sur le fond elle n’avait pas complètement tord, je lui ai signalé que la TV et l’Oric n’était pas vraiment dans la cuisine en général, et que même si on les y déplaçaient, je doutais que, les mains pleines de farine, l’on ait envie d’appuyer sur les touches du clavier. Elle m’a raccroché au nez.

* Nous avons longtemps travaillé avec un excellent et reconnu programmeur, ayant développé nombre de jeux à l’époque. Il avait commencé en tant qu’auteur indépendant pour Loriciel puis est devenu salarié. Un matin je vois sur son bureau un pistolet ! Oui il venait avec un pistolet au bureau car quelqu’un avait raillé… le rétroviseur de sa voiture. Une belle voiture à l’époque, qu’il s’était payé avec ses premières royalties de Loriciel. Je lui ai expliqué gentiment que ce n’était ni un outil de travail nécessaire, ni désiré. Rien à faire le lendemain il est revenu avec.

On passait devant son bureau pour arriver au mien et je me souviens de clients qui ont été, disons, surpris de voir l’arme à droite du clavier. D’autant que l’autre programmeur de la pièce travaillait en chaussons pour être plus confortable. Bref, après plusieurs discussions, il a finalement fallu le menacer de licenciement pour arriver à ce qu’il se débarrasse de son arme. – Ce programmeur avait commencé à faire ses premiers jeux à 16 ans. Comme beaucoup d’autres que nous en avons édité et eu le plaisir de connaître, nombreux de ces petits génies en herbe, étaient quelque fois, disons, originaux…

* Allez sur ma lancée une petite dernière. Tous les ans avait lieu la grand messe, le salon mondial du jeu vidéo. Et toute l’industrie française arrivait et partait au salon en gros le même jour, nous nous retrouvions donc tous là, le management des sociétés ainsi que la presse, à discuter et ne pas dormir de tout le vol. Cette année là c’était à Chicago, dont l’aéroport à la particularité d’être grand et avec des couloirs interminables. Alors que nous discutions tous devant la porte de l’avion, l’on entend dans les H.P. de l’aéroport, ‘Mr Laurant Weill est demandé à la police, Mr Weill est demandé à la police immédiatement’. Et Bruno Bonnel (patron d’Infogrames/Atari) et quelques autres de dire suffisamment fort que je n’avais pas assez planqué la poudre blanche, qu’ils penseraient aux oranges etc.. etc.

Bref le reste des passagers du 747 me regardaient comme un seul homme. Je cours donc à la police à l’autre bout de l’aéroport, alors que l’avion embarquait les passagers. Là me reçoivent, dans une petite pièce, 3 baraques armés. Ils me montrent ma valise du doigt et me demande si j’en étais le propriétaire. Puis m’ordonnent fermement de l’ouvrir, tout en reculant de 3 pas, la main toujours sur le pistolet. Je me demandais vraiment si quelqu’un avait pu mettre quelque chose de douteux dans ma valise,… mais non, c’était mon rasoir qui s’était mis en route et qui faisait vibrer légèrement la valise dans un bruit sourd.

…Et je me souviens du reste du vol avec les commentaires confraternels sur mes activités suspectes, et tous ces passagers qui me dévisageaient.

Un projet secret qui n’a pas vu le jour et que vous auriez adoré lancer ?
Mon PC stylo, imaginé en 1985 environ, je suis sûr que c’est l’avenir du PC, juste pas eu le temps de m’en occuper, une erreur.

– Quelles étaient vos relations avec les autres éditeurs français ? Et étrangers ?
En général les relations étaient très bonnes et comme je l’ai dit beaucoup de ces gens restent en contact. Isabelle, ma femme, avait à l’époque organisé un match de foot au bois de Boulogne : les éditeurs contre les distributeurs, cela reste un grand souvenir, tous étaient là. Denis Thébaut le PDG d’Innelec -qui est toujours un des plus grands distributeurs- était l’arbitre, mais il ne connaissait rien au foot, alors il sifflait juste pour le plaisir.

– Avez-vous gardé des contacts avec les acteurs du secteur de l’époque ?
Oui quelques uns travaillent toujours avec moi comme Jean Francois Graffard. Je reste plus ou moins en contact avec certains, comme Philippe Seban (Loriciel), Christian Brecheteau (Sega), Bruno Bonnel (Atari), Philippe Ulrich (Ere et Cryo) avec qui ont faisait de la musique dans la cave de Ere Informatique, etc… et je prends des nouvelles de nombre d’autres. Mais après Loriciel j’avais vraiment envie de couper les ponts, recréer quelque chose, de redémarrer une nouvelle aventure à zéro, sans doute pour me prouver que j’en était capable, ayant commencé très jeune.

– De quoi êtes-vous particulièrement fier de cette époque ?
Comme je le disais, je suis assez fier que cette première école : Loriciel, avec Infogrames, Titus, Ere, Lankhor, Cocktail… a complètement créée une industrie. Beaucoup de ceux que nous avons recrutés ou avec qui nous avons travaillé, ont eux-mêmes créé des entreprises, des studios, des projets… Par exemple Xavier Niel le fondateur et Président de Free, qui a commencé à monter ses premières sociétés dans la « cave » de Loriciel à Rueil.

J’ai été par contre désespéré de voir que l’industrie française du jeu vidéo, qui n’a pas été aidée quand il le fallait, et surtout qui a fait de nombreuses erreurs, ne tient plus le rang qui était le sien dans les années 80-90, un vrai gâchis. Des talents qui sont partis ou sont passés à autre chose, mais le plus souvent de ce qu’ils me disent, à regret.

– Étiez-vous au courant de la folie autour des vieux micros ? Qu’en pensez-vous ?
Oui mais de loin. Par contre Visiware faisant ce que l’on appelle des jeux casual, le côté vintage, le focus à nouveau donné au gameplay, fait partie de notre travail de tous les jours.

– Quel est votre jeu préféré de cette époque ?
Voila une question difficile il y en a tellement. Des coups de cœur pour des jeux qui ont marqué comme Sapiens, 5eme Axe, Aigle D’Or, West Phaser (quelle histoire cette fabrication de pistolet à Taiwan !), Turbo Cup et sa Porche aux couleurs de Loriciel et de René Metdge (une idée de Philippe Seban), pour l’émulateur minitel (livré avec son câble magique).

 

– Un dernière anecdote pour nos lecteurs ?
Parmi les gens formidables que nous rencontrions tous les jours je me souviens d’un Irlandais étonnant, bourru et génial. Un grand spécialiste de l’époque des communications inter-machines, je le consultais pour connecter des machines via le port RS232 et écrire les drivers nécessaires. Un jour il fut contacté par le premier fabricant de voiture allemand qui venait de recevoir un gros ordinateur de Siemens je crois. C’était très très important que cette nouvelle génération d’ordinateur fonctionne pour les deux sociétés.

Pourtant cela ne fonctionnait pas, toutes les nuits à minuit 10 environ tout plantait. Après un mois d’ingénieurs sur place, de remplacement de toutes les composantes de la machine, n’ayant rien trouvé, ils ont fait appel à mon Irlandais, grand buveur de Guiness. Il arriva à 16h demanda une chaise et pris 2 cartons de bières, sans même regarder les consoles. Devant les regards ébahis des tous les ingénieurs, le temps passa ainsi. Il resta seul sur son siège jusqu’à la nuit venue et vers minuit la femme de ménage fit son entrée avec l’aspirateur, cherchant une prise elle débrancha celle se trouvant devant elle, pour y brancher son aspirateur, sans se soucier des petites lumières qui un peu partout s’éteignaient doucement.

Mon irlandais eu une grosse berline en cadeau pour avoir passé quelques heures à boire de la bière…

 

Interview réalisée au mois de Décembre 2007.

(c) Charles da Silva – 2007