-Février 1988- (Source : Amstrad 100% n°1)

Marion Vannier était le PDG d’Amstrad France. Elle contribua à la réussite de cette société avec de belle réussite dans notre pays. Cette interviews provient du premier numéro du magazine Amstrad 100% en février 1988.

ACPC : Le Bruit court en ce moment qu’Amstrad abandonnerait la production des CPC …
Marion Vannier : C’est complètement faux, c’est notre produit fétiche, celui qui nous a lancés sur le marché très exigeant des micro-ordinateurs familiaux. On ne change pas une équipe qui gagne quand elle continue de gagner.

 

ACPC: Pourtant certains de nos confrères ont titré sur cet abandon…
Il ne sagit que du mot CPC. Pour des raisons de copyright, nous ne pouvons plus en faire la promotion, ce qui d’ailleurs risque de poser certains problèmes à l’un de vos confrères. Pour ce qui concerne la gamme des 464 et 6128, elle continue et continuera d’être disponible.

 

Amstrad Cent Pour Cent n°01

ACPC : Cela n’était pas évident pour tout le monde. Lors des fêtes de fin d’année, vous étiez en rupture de stock. Je connais des gens qui ont pesté contre Amstrad.
MV : Effectivement, le succès des CPC a dépassé nos prévisions et pourtant nous en avons livrés 92 000 lors du dernier trimestre 1987 soit 20% de plus que l’année précédente à la même époque.

Vous savez, je comprends que des clients aient été déçus de ne pas avoir été livrés pour noël. Notre fabrication a été ralentie car nous avons subi une pénurie de composants en Asie. De plus, lorsque nous décidons de fabriquer des machines, la livraison a lieu cinq mois après. Il faut bien comprendre que nous sommes nous aussi dépendants des délais de livraison de ces composants et quand, nous ne pouvons livrer nos revendeurs, cela nous irrite autant qu’eux.

 

ACPC : Comment jugez-vous la presse micro en France ?
MV : La presse pour être bonne doit être libre et indépendante, elle doit être de qualité et pouvoir dire ce qu’elle pense de nos produits. En France je la trouve d’exellente qualité en comparaison avec celle d’autres pays européens.

 

ACPC: Personnellement, je vous trouve très pointilleuse quant à votre image de marque, mais après tout cette image est internationale et vous la faites respecter comme vous le voulez. Mais ne vous attendez pas à ce que certains de nos confrères vous fassent des cadeaux. Vous avez quand même retiré à l’un d’eux l’autorisation d’utiliser votre marque dans son titre.
MV : Je ne veux faire aucune controverse à ce sujet, mais utiliser notre marque est un challenge de qualité, aussi bien sur le plan du produit magazine que de son contenu, cela ne va pas sans risques.

 

ACPC : Alors, vous nous faites confiance. Pourtant je vous assure qu’il est difficile de porter votre nom sans attirer jalousies et ragots. Dites, on ne vous appartient pas… ?
MV : Non. Et je ne vous l’apprends pas.

 

ACPC : (Soulagement). Bon, vous êtes arrivée sur le marché du 8 bits et avez connu le succès, idem sur le marché de l’ordinateur professionnel. A quand une machine évoluée technologiquement ? Un ordinateur 16/32 bits est-il en préparation ?
MV : Notre marché est celui de la grande diffusion. Par contre, celui des ordinateurs à processeurs évolués est en devenir. Mais bien sûr, Amstrad saura imposer, en temps voulu, une machine sur ce marché.

 

ACPC : A ce propos, pourriez-vous nous en dire plus sur l’état de vos développements ?
MV : S’il est sûr que nous sommes en train d’étudier le marché micro de demain, nous ne pouvons pas encore nous prononcer sur une éventuelle nouvelle machine Amstrad.

ACPC : Il faut pourtant y songer, car les CPC sont quelque peu dépassés technologiquement par rapport aux machines plus récentes, non ?
MV : Quel micro offre autant de possibilités pour un si petit prix ?

 

ACPC : Ce que font les micros Amstrad, tous les micros actuels sont capables de le faire…
MV : Y a-t-il un standard, le PC mis à part, sur lequel autant de sociétés et de développeurs ont travaillé depuis 3 ans ?

 

ACPC : En fait, vous vous contentez de démarginaliser un standard en l’ouvrant au plus grand nombre grâce à une politique de juste prix très bien étudiée…
MV : Vous avez parfaitement compris notre politique.

 

ACPC : Bon, mais cela serait bien si Mister Sugar se pressait de sortir une machine 32 bits, on aurait de quoi s’amuser à la rédaction (rires partagés). Et plus sérieusement, vous compléteriez votre gamme informatique dont tout le monde connaît le succès.