Bonjour Alain.
Tu as encore aujourd’hui une place toute particulière dans le cœur des passionnés d’Amstrad.
Nous avons donc choisi pour cette interview une méthode différente des entretiens précédents… Nous te proposons, avec l’aide de nos lecteurs, une interview « participative ». Voici donc les questions que les visiteurs d’Amstrad.eu souhaitent te poser.
Je m’appelle Alain Massoumipour, né à Neuilly-sur-Seine en 1960, marié, un enfant, je vis actuellement à Orléans et je viens de fonder un « atelier » pour la création de sites internet (NDLR : l’Atelier-45).
Quel fut l’ordinateur qui t’a fait basculer dans le monde des jeux vidéo ?
Le tout premier était un VG5000. À cette époque, j’étais étudiant dans une école d’architecture à Paris (Paris 6). J’avais besoin d’un ordi pour effectuer des calculs concernant l’énergie solaire. Je n’étais donc absolument pas concerné par les jeux. Pour répondre complètement, j’ai besoin de la question suivante. Or donc…
Quand as-tu découvert l’Amstrad CPC et dans quelle circonstance ?
Dans la presse. Le VG5000 étant un prêt, je voulais acheter le mien. J’ai lu de bonnes critiques à propos du CPC 664. J’ai mis des sous de côté puis je suis allé l’acheter. Quelle ne fût ma surprise de voir que le 664 n’était plus en vente, mais qu’il venait d’être remplacé par le 6128. Et voilà, 6000 frs (plus de 900 euros) déboursé et une nouvelle vie qui commence.
Alain Massoumipour « Poum » Rédacteur du magazine Amstrad 100%
Comment t’es-tu retrouvé dans l’équipe d’Amstrad Cent pour Cent ?
Ce fameux concours écran dans les premiers numéros d’A100%. J’avais développé mon premier jeu, « évasion » (que l’on peut trouver en rom si je ne me trompe pas). Pas terrible en graphisme. J’ai vu ces captures écran dans A100% puis me suis lancé. Un coup de fil, et j’ai eu la chance de rentrer en contact avec le meilleur de ces graphistes, Laurent Théron.
De là, Robby a suivi l’évolution de notre jeu, Pierre (le rédacteur en chef) m’a commandé des articles… (NDLR : ACPC n°16, page 74 & 75)
Aucun rapport. Dans A100% tout le monde avait un pseudo (voire deux pour certains). Il fallait m’en trouver un. Au départ, j’avais choisi « l’Aventurier » en référence à mes préférences. Rapidement, on m’en a trouvé un… comment dire ? plus idiot. C’était poum-poum ; une idée de Sined. Il avait utilisé les premières et dernières lettres de mon nom. Je trouvais que ça sonnait cul-cul, on a coupé la poire en deux.
Les sorties. On allait dîner en groupe et il ne faut pas oublier qu’à cette époque, les pouvoirs publics ne nous avertissaient pas des dangers de certains abus. Alors en toute ignorance et en toute innocence, on dépassait souvent les bornes en faisant exploser notre taux d’alcoolémie.
Il y avait aussi (en ce qui me concerne en tout cas) le retour de nos lecteurs. J’adorais les mercredis, la journée des lecteurs. J’aimais aussi les recevoir. Cela me rappelait l’accueil qui m’avait été réservé au départ. Il y en a bien d’autres, évidement, comme les salons et le jour de paie…
C’est clair qu’elle a fait trembler pas mal de petites mains sous la couette la miss. La vérité ? Elle circule sur le WEB, je ne peux être celui qui va lâcher le morceau 🙂
Nous avons publié une fausse interview de Miss X pour le poisson d’Avril 2011. Quelques-uns de nos visiteurs sont tombés dans le panneau, qu’en penses-tu ?
Oui. Il y a quelques semaines, lors d’un anniversaire chez un copain, un gars s’approche de moi en se pliant en quatre comme s’il voulait vénérer un dieu. C’était très gênant, car même pris sous forme de blague, ça confirme l’attachement qu’avaient nos lecteurs à nos propos. Comme tu l’as compris, il s’agissait d’un ancien lecteur d’A100%.
Il y en a eu beaucoup et pas particulièrement les meilleurs.
Orphée, car il me paraissait énorme (même si trop difficile). Titan, car techniquement, il m’avait bluffé. BAT, car j’aimais beaucoup ses graphismes. HeadOver Heal car aussi immense et très addictif. J’en suis à combien là ?
OK, il m’en reste un. Euuuuh, les SRAM. Je ne sais pas pourquoi, car j’y ai rejoué il n’y a pas longtemps, et je ne vois pas pourquoi ils m’avaient tapé dans l’œil.
Et de 5 donc.
Equinoxe est né bêtement. OCP à la main, j’ai tenté de dessiner simplement un Sound Tracker. J’étais avec un de nos lecteurs stagiaire à cette époque ; désolé, je ne me souviens plus de qui. C’était après avoir passé des nuits entières avec son équivalent qui tournait sur Amiga. Une fois les bases graphiques posées, il fallait animer tout ça. Plusieurs mois plus tard, Equinoxe était opérationnel.
Sa sortie correspondait au déclin des CPC. Donc, il n’a pas été vendu en trop grande quantité. Je n’ai pas les chiffres en tête, mais ça devait avoisiner au mieux le millier, pas plus.
Hormis notre joie de vivre (bosser) je suis très fier de mon petit programme pour « cheker » les listings en assembleur. Il n’était pas infaillible, mais il évitait beaucoup d’erreur.
Aussi, mais surtout, démontrer qu’en quelques lignes de basic, il est possible de programmer un analyseur de syntaxe très performant. Là, c’était… wouaaaaah.
Ce que j’ai détesté le plus c’est de voir les membres actifs quitter un par un le navire. Ça devenait de plus en plus triste. L’ambiance n’y était plus.
Bien ? Je ne sais pas. On a été payé pour 3400 exemplaires. C’est dingue comment je me souviens de ce chiffre.
Oui, j’avais prévu de faire un jeu qui s’appelait Trilogie. En trois parties, Laurent avait fait les fonds pour les niveaux du premier tableau. L’animation du personnage (ultra-fluide) le tout en overscan horizontal avec des changements d’écrans en quelques dixièmes de seconde… c’était la fin, tout le monde commençait à faire autre chose, moi également. J’aurais tellement aimé revoir ces images.
Qui sait, si l’un d’entre vous a mis la main dessus, je serais trop content de les revoir.
Quand les CPC+ et la GX4000 sont sortis à l’automne 90, la rédaction d’A100% a été l’une des plus optimistes vis-à-vis de cette nouvelle gamme. Quel est ton avis personnel dessus ? As-tu des anecdotes sur la sortie de ces machines ?
Personnellement, je n’ai pas apprécié ces machines. Elles étaient censées, à mon regard, révolutionner les 6128, apporter un vrai plus par rapport aux Atari et Amiga. Or, ce n’était qu’un relookage avec un peu de mémoire et plastique en plus. Ils n’ont même pas essayé de changer le format des disquettes pour s’adapter à ce qui était le plus populaire.
En gros, c’était un joli flop. Mauvais souvenir tiens.
Player One non, Amstrad PC, j’ai dû écrire quelques articles, mais PC Player oui, un peu même. J’en étais son rédacteur en chef et l’idée de lancer un journal testant que les meilleurs jeux pour PC étaient de moi. Cette « belle idée » a petit à petit disparu, tout comme moi.
Quant à l’ambiance, elle ne tenait pas d’MSE mais de l’équipe. Les premiers membres étant partis… cela se ressentait dans les publications.
J’ai tout de même envie d’en profiter pour saluer notre patron, le vrai, monsieur Kahn. Lui avait tout compris quant à la gestion d’une bande de petits déconneurs bourrés de talents.
Amstrad Expo, le premier, se résumait à une seule image. La file de lecteurs avec leur rose à la main. Ça, c’était magique.
Que dire de plus, tout le monde était sur le cul. Nous, mais aussi la concurrence, les exposants…
La plus amusante, c’était un lecteur qui s’est fait mettre à la porte de la rédaction à coup de pied au cul par Lipfy. Ce dernier, dont je tairais le nom, avait simplement piqué une version non finalisée de l’Île (mon jeu) dans un tiroir et avait ajouté son lanceur avec un joli « Cracked by… »
Quand tu connais Lipfy… Il doit s’en rappeler encore.
Les Anglais d’Amstrad Action ont entretenu une arlésienne pendant des mois avec Street Fighter 2 pour voir le jeu annulé par U.S Gold. As-tu des souvenirs similaires, notamment vis-à-vis d’éditeurs comme Ocean, Microids, Loriciel ou Titus ?
Aucune. Là, vraiment aucune. La direction était pour cela très clean même si des fois des chefs de pubs passaient et demandaient ce qu’on pensait de tel ou tel jeu et essayaient de nous adoucir.
Cela étant, le tout étant un business, il y avait des attachées de presse qui savaient bien trouver des arguments pour que tel ou tel jeu ne soit pas démoli, mais dans l’ensemble, tous les tests étaient réellement le reflet de ce qu’en pensait le testeur.
Après la fin de Amstrad 100% pourquoi ne t’a-t-on pas retrouvé dans un autre magazine ?
J’ai toujours un temps d’avance visiblement 🙂
Après la presse, j’ai tout changé (boulot, femme, ville…) bref, je suis reparti à zéro dans un autre monde. Je me suis occupé de réseau dans un établissement scolaire puis lancé sur le WEB de manière pro. Là, j’ai mon Atelier sur Orléans pour la création de site Internet, l’Atelier-45.
À part quelques infos par FaceBook, je n’ai aucune nouvelle, de personne. Je me souviens du meeting dont tu parles, c’était galère à trouver :lol :
À refaire, je ne sais pas, probablement. Faudra pas faire 300km non plus, je n’ai plus l’âge.
Es-tu encore toujours obsédé par Orphée ?
Le jeu que j’ai adoré, c’est Tomb Raider. Le 2, sur PC. Il était magique. Même si un peu démodé aujourd’hui, il était parfait. Énorme, beau, pas trop difficile… bref, parfait à mes yeux.
Non, Orphée n’est qu’un souvenir, un bon, mais sans plus.
Je n’ai plus beaucoup de temps pour jouer. Hormis les jeux flash sur lesquels on ne doit pas passer trop de temps. Le dernier en date (c’est dire que je suis à la traine) a été Fahrenheit. J’ai été bloqué par manque de vie donc, il m’a agacé. Hop, poubelle 🙂
Oui évidement, on ne peut pas complètement zapper une telle, de telles amitiés. Je suis de loin les aventures de Lipfy qui s’est installé au Canada, Robby par FB, Sined et Septh. Ce dernier étant le fameux Franck d’A100%. Il est le parrain de ma fille, je suis le parrain de son fils, ma femme la marraine de sa fille… Bref, on n’est pas nés de mêmes parents, mais c’est tout comme.
Je suis heureux et fier d’avoir participé aux petits bonheurs de quelques « ados » et des plus grands dans ces années 90. Vingt ans après, j’en reçois encore des échos, la preuve cette interview, mais aussi les pages FaceBook consacrées aux CPC.
Cela me fait chaud au cœur. Il ne faudra cependant jamais oublier que c’est à nous qu’il revient de vous remercier. Vous chers lecteurs. Merci pour vos encouragements, merci pour vos rires, merci pour votre passion… Sans cela, toute cette magie n’aurait jamais existé.
Il ne me reste plus qu’à aller couler ma petite larme en bordant ma fille tout en caressant le chien ronflant devant la cheminée, un verre de Whisky pur malte à la main. Je vais me remémorer… me souvenir… m’apercevoir que je n’ai pas trois mains et que je dois arrêter de raconter des conneries.
Merci @ vous tous.
Alain Massoumipour, alias Poum
Une bien belle et précieuse interview
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