Romain Raffegeau • fils de croco

En 1984, j’avais 9 ans. Mais mes parents ont divorcé quand j’avais trois ans, donc je ne vivais pas avec lui, j’y allais un week-end sur deux. Lui, était à Paris, et moi, j’habitais Chatou.

J’étais plutôt fier de son travail, je trouvais qu’il dessinait très bien. Et aujourd’hui, je suis très étonné par le succès que ce crocodile connaît encore. Je ne pense pas qu’il avait idée que ce dessin serait si populaire.
Concernant Amstrad, comme j’adorais l’informatique, je trouvais ça génial qu’il bosse pour cette société. J’avais à la maison un Philips VG5000 et je dois bien dire que les CPC me faisaient vraiment rêver !

Mais malgré tout, je dois bien dire que c’était un peu la punition d’aller chez mon père, car il était quasiment tout le temps à la bourre et on passait le week-end chez lui à le regarder bosser.
À l’époque du crocodile d’Amstrad, il travaillait dans des locaux rue des cinq diamants dans le 13e arrondissement. Le studio de création était dans une cave (enfin, en sous-sol) où il y avait un aérographe qu’il utilisait beaucoup, notamment pour les dessins du crocodile. L’aérographe était alimenté par un gros compresseur qui faisait énormément de bruits. Tout le monde fumait aussi terriblement.

J’aimerais tellement pouvoir te dire ! Je ne sais pas. J’ai lu le livre de Patrick Héliot et ça colle plus ou moins à mon souvenir de ce qu’il m’a raconté. Honnêtement, je n’ai pas le souvenir que l’histoire ait été passionnante.

Pas à ma connaissance.

Un cadeau extraordinaire, j’étais aux anges. Après mon VG 5000 branché en péritel à la télé, je passais dans une autre dimension avec ce CPC 6128 et son écran couleur.
Sauf que… (je te raconte ça, mais je doute que ce soit passionnant pour tes lecteurs, donc bon, ce n’est pas forcément très palpitant à publier) Lorsqu’il me l’offre, pour Noël, en décembre 1986, j’ai déménagé en début d’année scolaire du côté de Lyon et lui vit à Paris. À la fin des vacances de Noël, je repars donc à Lyon et là, il m’explique que l’ordinateur va rester à Paris, que c’est le mien et que je pourrai m’en servir quand je viendrai le voir. Soit 2 fois par an. Je te laisse imaginer ma déception d’enfant de 11 ans… Ma mère lui a gentiment fait comprendre qu’on n’offre pas un cadeau à un enfant pour le lui reprendre après. Et je suis reparti avec l’ordi (et je crois qu’il était assez déçu…).

Je vais te scanner des trucs, mais ce n’est pas dingue.

Sans Internet peut-être pas, mais j’ai toujours été sidéré par la puissance du crocodile qu’il a créé et à quel point ce personnage est devenu emblématique de la marque (d’ailleurs, je crois qu’on est le seul pays à l’avoir utilisé ? Je ne suis pas sûr(*). Tous mes amis aujourd’hui trouvent ça très impressionnant quand je leur dis que mon père a fait le dessin du crocodile.

(*) NDLR : En effet, le croco est spécifique à Amstrad France, et cette mascotte était assez mal vu par Alan Sugar au début.

Toute notre famille est très touchée de voir que ce crocodile continue d’exister au travers de la passion des fans d’Amstrad. C’est vraiment émouvant de constater l’impact qu’il a, 40 ans après sa création. Je doute que son créateur aurait pensé qu’il aurait eu une telle renommée. Au nom de mon père, merci beaucoup !

Romain