Amstrad le novateur

Quand on parle d’innovation, c’est surtout les noms d’Apple, IBM, Apricot ou Xerox qui nous viennent à l’esprit. Et pourtant… Avant Palm et son Pilot et avant même Apple et son Newton, Amstrad présentait le PenPad 600, considéré comme le premier PDA. C’était un concept nouveau et innovant qui allait s’avérer payant… pour d’autres !

D’ailleurs, à ce sujet, il faut savoir qu’Apple était assez énervé par Amstrad pour avoir sorti cette machine. Surtout parce qu’Amstrad a eu l’audace de l’appeler PDA pour Personal Digital Assistant. La marque de Cupertino avait tout simplement oublié de déposer l’appellation depuis la première présentation du Newton, une année auparavant. Et puis Amstrad coupait l’herbe sous le pied à Apple en présentant le premier son PDA. Apple avait trouvé plus rapide…

 

Le PenPad 600

Le concept est simple. Pourquoi s’encombrer d’un ordinateur portable (trop lourd) ou d’un bloc note (on est dans les années 90, que diable) alors qu’il suffit d’un PenPad ? En effet, le but est de pouvoir prendre des notes, gérer son agenda, ses adresses, voire même effectuer des calculs, se rappeler de l’anniversaire de sa belle soeur, ou encore savoir combien font 12 miles en kilomètres…

 

Le produit ne sortira d’ailleurs qu’en Allemagne et en Grande-Bretagne à grande échelle. Stéphane Pascalet nous rapporte que le PDA 600 s’est toutefois très bien vendu en France. Amstrad poussait apparemment beaucoup le produit avec une campagne de publicité télévisée et presse. Les commerciaux d’Amstrad France croyaient beaucoup en ce produit et disposaient de PLV pour la mise en avant sur le terrain. Merci à Stéphane pour ces informations.

 

Le PenPad 600 ouvert

La première impression est déconcertante pour une raison simple. Amstrad a utilisé un matériau anti-dérapant qui se révèle peu agréable au toucher. Il colle et les miettes, poussières ont tôt fait d’orner le PDA. Passé ceci, au premier démarrage est demandé la langue choisie. En effet, l’OS est multi-langue (Français, Anglais, Allemand, Espagnol, Italien). Vient ensuite le choix de la date (ennuyant, car il faut faire défiler mois par mois, on ne peut pas sélectionner le choix de l’année ou du mois indépendamment), puis de l’heure.

 

Enfin, il faut faire reconnaître les caractères (Majuscules, minuscules, chiffres). Le conseil est d’utiliser un language style Graffiti de Palm parce que forcément si vous utilisez simplement votre écriture, vous verrez très rapidement les limites du système. Les erreurs restent nombreuses. A noter toutefois qu’Amstrad a dédié un Z80 uniquement à cette tache. Malgré cela, la vitesse de reconnaissance des caractères est très moyenne.

En cas d’erreurs, la correction est possible. Il faut pour cela afficher la grille de caractères, repérer celui qui a été mal interprété et le calligraphier quatre fois consécutives dans quatre petites cases. Cette méthode, quelque peu rébarbative, donne au final de meilleurs résultats… pour peu que l’on ait une écriture relativement régulière. Reste que l’écriture manuscrite n’est reconnue que lettre par lettre : pas question d’écrire naturellement en liant les caractères.

Ainsi, à contrario d’un Palm, la reconnaissance d’écriture n’est donc réservé qu’au propriétaire du PenPad. Difficile pour une autre personne de l’utiliser. Cela symbolise d’ailleurs bien le caractère personnel du PDA.

On remarquera sur le côté droit et au dessus de l’écran LCD des onglets donnant accès aux outils ou réglages (haut) et aux différentes fonctions (droite)
Cliquez sur l’image pour voir les fonctions et au centre pour voir une image aggrandie de l’écran.

 

L’écriture de son alphabet

Les différentes fonctions du PenPad sont :

– Carnet d’adresses / répertoire
– Agenda
– Actions
– Convertisseur
– Calculatrice
– Bureau

 

Le manuel, multilingue, est clair et complet. Cliquez sur le lien pour télécharger la partie française en fichier pdf.

Le manuel français du PenPad 600

Que l’on soit sur le carnet d’adresses, l’agenda ou la liste d’actions, la saisie sera manuscrite et limitée à 21 signes, ponctuation et espaces compris. Il s’agit donc d’abréger ! Cependant, une partie vierge en bas de la page est prévue et pourra contenir un dessin ou une note manuscrite, un peu comme sur un tableau. Et la, l’écriture pourra être liée puisque les caractères ne seront pas reconnus, zone graphique oblige. Ce principe sera répété pour le bloc-notes. Sympa pour pouvoir y mettre un schéma, un plan ou pour griffonner des notes.

Autre particularité à l’utilisation : les anneaux… Le PenPad se présente en classeur. On peut ainsi y ajouter ou supprimer des pages blanches, quelque soit la rubrique où l’on se trouve. Il suffit pour cela de cliquer avec le stylet sur un des anneaux… Ils s’ouvrent et la page s’affiche en réduction au milieu de l’écran. En la faisant glisser vers le bord droit, elle disparaît définitivement.

Enfin, la table de conversion qui traduit automatiquement les kilomètres en miles, les Celcius en Farenheit… Des pages blanches vous permettent de lancer vos propres conversions, ce qui peut s’avérer indispensable pour des conversions monétaires.

 

Pour le reste, c’est du classique. Alarmes pour rappeler les événements (réguliers ou ponctuels), agenda journalier, rendez vous, recherche pour retrouver un nom ou événement. Amusez vous avec la calculatrice qui affiche un ticket qui semble sortir du haut de la calculatrice, faisant rappeler une caisse enregistreuse.Le PenPad est aussi capable de communiquer. A l’arrière, un petit haut parleur peut émettre un signal (en fréquences vocales) pour composer un numéro de téléphone (dont ceux présents dans le carnet d’adresses).

 

Doté de batteries (quatre AAA) et d’une pile au lithium, il était garantie à 40h d’autonomie. Je l’ai personnellement poussé à 37h. A noter qu’il s’éteint automatiquement dès qu’il n’a pas été utilisé durant 5 minutes consécutives…

 

La technique :


Cliquez sur les cartes mères (avant – arrière)

puis passez avec la souris sur les composants pour connaître leur utilité

 

Tableau de composants du PenPad

Ce tableau a été tiré de l’excellent site de Thomas Müller, que je remercie au passage pour son aide. Il reste en anglais pour l’instant.

 

L’écran

Si vous voulez pouvoir lire l’écran LCD du PenPad, il faudra régler le contraste au maximum. Logique, vu que l’écran n’est pas rétroéclairé. Il vous faudra une source lumineuse à proximité – sans se placer juste en dessous.

Les extensions

A quoi sert un outil fermé sur lui même. Pour que le produit ait un quelconque intérêt, il se devait d’avoir des extensions et autres périphériques. Ce qui fut le cas, grâce à Amsoft, branche logiciel/périphérique d’Amstrad.

Voici une liste non exhaustive de ce qu’ils proposaient :

– extension mémoire format PCMCIA (SRAM)

* 256 Ko
* 512 Ko
* 1 Mo
* 2 Mo

 

– Câble de connexion PC (9 et 25 broches)
– Câble de connexion imprimante style Centronics
– Pochette nylon
– Pochette cuir
– Système Backup (soft+câble de connection)
– Carte mémoire « Memory Safe » (pas besoin de batterie)
– Logiciel « Eden’s Organiser for DOS »
– Logiciel « Eden’s Organiser for Windows »
– Logiciels divers (tableurs, traducteurs, jeux…)
– Fax/modem

Retrouvez quelques programmes que vous pourrez installer sur votre PenPad ici.


Les spécificités techniques

– Architecture multi-processeur
– Software « User Friendly »
– Matrice tactile haute résolution (240*320)
– surface de visualisation de 70*93 mm
– 192 Ko de RAM au total dont 32 pour l’écran, 32 pour la reconnaissance de caractères et 128 pour le système
– Slot PCMCIA pouvant accepter des cartes jusqu’à 2 Mo
– Interface série
– Pile de sauvegarde Lithium
– Horloge en temps réel
– Speaker interne
– 400 grammes

 

User Friendly

Ce terme Amstrad désignait une gamme de produit (Informatique, vidéo, hi-fi confondus) qu’Alan Sugar voulait simple d’utilisation. On peu aussi nommer dans la même famille, les NC.
Sugar, le néophite, voulait des produits qui lui ressemblent. Ils ne voulait pas de produit complexe, difficile à utiliser. Il a donc lancé cette gamme de produit. Et c’est vrai que le PenPad est simple à utiliser. Encore plus aujourd’hui que les PDA font partie de notre vie de tous les jours.

La boîte

 

(c) Charles da Silva – 2003

Sources : Thomas Müller
Site Silicium.org
SVM n° 105 – Mai 1993