Bonjour Yohann.


Tu viens de rejoindre le groupe Facebook d’amstrad.eu et tu nous a dis lors de ton inscription que tu avais vendu des CPC très jeune. Forcément, ça a attiré notre attention 😀

Peut-tu te présenter et nous en dire plus ?

Interview de Yohann Le roux
Yohann Le roux devant l’arcade

Bonjour à tous, Je m’appelle Yohann, j’ai 50 ans, je vis en Bretagne et je joue depuis 1977 aux jeux vidéo. Dès le début j’ai vu l’incroyable champ des possibilités offert par ce nouveau monde.

Oui j’ai eu une chance incroyable à 15 ans de pouvoir entrer dans l’univers professionnel du jeu vidéo. Je me revois encore ce jeudi pluvieux de 1984, avec mon meilleur ami Sébastien, entrer dans cette petite boutique informatique briochine (NDLR : située à Saint-Brieuc) :

Gamma Électronique était une boutique d’assembleur informatique surtout pour les écoles et les entreprises avec un rayon pour les particuliers.

Sur une table quelques micro-ordinateurs, un Mo5, un TO7, un C64 et !!! Un Amstrad CPC 464.

Tout de suite mon cœur s’est tourné vers celui-ci, un système complet, bien pensé, le lecteur cassette intégré, pas de fils partout. On reste deux bonnes heures dans la boutique. J’y retourne le lendemain, baver devant la bête.

Le patron, Serge (Que je croise encore parfois) me demande si cela m’intéresserait de m’occuper des jeux, une toute petite vitrine. Il faut dire qu’à l’époque les joueurs étaient assez peu nombreux et vus en général comme des excentriques. Pour moi ce fut le rêve, cette boutique était une deuxième maison (Elle est fermée depuis longtemps mais parfois l’hiver en passant devant je touche de ma main la poignée de l’entrée qui n’a pas changé).

Interview Yohann Le roux, boutique Gamma Électronique

J’ignore combien d’Amstrad furent vendus, un bon nombre c’est certain. Son concurrent principal était le C64 et nous n’en vendions que très peu malgré il faut le reconnaître la qualité des entrailles de ce dernier.

Ce fut une époque incroyable, le plaisir d’ouvrir les colis, d’y trouver des perles, des adaptations de jeux qu’on ne voyait qu’en salle d’arcade, Commando, Bomb Jack, Ghosts n’goblins, Green Beret, Arkanoid… puis des hits comme Cauldron, Sorcery, Knight Lore, Alien 8…

Tant d’autres, à cette époque des pionniers du jeu alors qu’à présent nous sommes arrivés à celle du beaujolais vidéo :

– « Il a quel goût le nouveau Call Off cette année, banane ? » Plus que des suites ou presque.

J’ai bien sûr possédé plusieurs Amstrad, deux 464, un 664 et un 6128. J’étais épaté par la rapidité de chargement.

Des anecdotes ?

Les petits géniesUne qui me fait encore rire, un client, gars de ma classe, bercé par des séries comme les Petits génies ou le film Electric Dreams, entre et tape au clavier « Quel est mon nom ?  » croyant sincèrement que l’ordinateur allait lui répondre !

Je dois avouer aussi que je copiais beaucoup les originaux qui arrivaient en boutique sur mon poste double cassette. Cette époque fut un rêve, pour moi « adulescent » de 50 ans.

L’Amstrad est indissociable des 103 Sp, de Top Gun, de Samantha Fox, du magazine Tilt et ses fameux Tilt d’Or, des salles d’arcade, des copains et des copines du bahut.

Pour tout cela l’Amstrad est l’une de mes madeleines de Proust.

J’ai eu l’incroyable chance de devenir vendeur en jeux vidéo grâce à lui à seulement 15 ans. Je suis resté dans le jeu en plus d’autres emplois comme rédacteur publicitaire, employé de saut à l’élastique, …

j’ai tenu des salles d’arcades, j’ai travaillé dans différentes boutiques, j’ai connu toute l’évolution du jeu et j’y suis toujours.

Si certains portent crânement du Lacoste, mon crocodile se nomme Amstrad et il vit éternellement dans mon cœur.

 

 

Amstrad CPC 464